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Mis à jour : il y a 5 heures 26 min

Chemsex : un homme condamné à de la prison pour trafic de drogues à Bordeaux

jeu. 25 avr. 2024, 18 h 28
Un homme de 42 ans a été condamné à dix mois de prison dont neuf avec sursis par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour trafic de stupéfiants. Ancien sportif de haut niveau, il avait été retrouvé inconscient dans une salle de bain le lendemain d'une session de chemsex. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Après une série d'accidents liés au chemsex à Bordeaux, la réponse des autorités est pénale. Ce lundi 22 avril, le tribunal correctionnel y a condamné Al (pseudonyme) à dix mois de prison dont neuf avec sursis pour trafic de stupéfiants, rapporte Sud Ouest. Le tribunal lui reproche non pas sa consommation mais bien d'avoir fourni les produits (GBL, 3MMC…) utilisés lors des sessions de chemsex auxquelles il participait. Ce jugement intervient dans un contexte où, en quelques semaines, trois morts et plusieurs hospitalisations liées au chemsex ont été recensées dans la capitale de l'Aquitaine, sans qu'elles soient liées à Al.

À lire aussi : Dossier spécial : il faut qu'on parle du chemsex

C'est la femme de ménage d'un logement loué sur Airbnb qui a retrouvé cet ancien handballeur, âgé de 42 ans, inconscient dans la salle de bain. Transporté à l'hôpital, il passe plusieurs heures dans le coma avant de se réveiller. "Je voulais prendre mes comprimés, j'ai rempli un verre d'eau mais il restait du GBL dedans. J'ai tout bu d'un coup et je me suis réveillé à l'hôpital. Je ne me souviens de rien", a-t-il déclaré à l'audience selon le compte-rendu du quotidien régional.

Spirale addictive du chemsex

Al est arrivé au chemsex après une séparation et une blessure qui l'a contraint à mettre fin à sa carrière de sportif, a expliqué lors de son procès son avocate, Me Anaïs Karapetian. "Il a découvert une autre facette de sa personnalité alors qu'il avait toujours été en dehors de ce monde-là", a-t-elle plaidé, arguant qu'il ne peut pas être qualifié de dealer dans la mesure où il ne se rémunère pas grâce à la drogue. "Il collectait l'argent pour acheter en groupe. D'autres fournissaient l'endroit pour les soirées chemsex. Chacun avait son rôle. Quand on voit le solde de son compte, un peu plus d'un euro, on est loin du trafic de stupéfiants !", a-t-elle fait valoir. Moins que l'appât du gain, c'est ainsi la spirale addictive qui serait à l'origine du trafic : "Il a fait cela parce qu’il a goûté à la 3-MMC et qu’il ne peut plus s’en passer. La 3-MMC a eu raison de lui."

Si Al était inconnu des services de police, il est suivi par un service d'addictologie pour sa consommation de stupéfiants. D'ailleurs, la procureure a reconnu que le chemsex représente un "problème de santé public majeur". En quelques semaines, plusieurs overdose ont été constatées dans la ville : les corps de deux quinquagénaires ont été retrouvé à la suite d'une session de chemsex en mars, et celui d'un autre, âgé de 56 ans, a été découvert le 8 avril. Au moins trois autres hommes ont été transportés aux urgences, où ils ont été pris en charge pour overdose et ont survécu. Faites passer le message : lors de sessions chemsex, redoublons de prévention !

▶ En cas d'urgence, appelez le 112, qui fera intervenir le SAMU ou les pompiers

À lire aussi : Chemsex : où trouver un accompagnement face à l'addiction

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Crédits : Creative Commons

justice | Bordeaux | drogue | chemsex | news

"Drag Race France" : casting, épreuves, nouveautés… tout savoir sur la saison 3

mer. 24 avr. 2024, 16 h 25
L'été arrive un peu plus tôt cette année : en raison des Jeux olympiques 2024, France Télévisions annonce le retour imminent de Drag Race France. En attendant une date exacte de début de diffusion, le casting des candidates de cette saison 3 a été dévoilé, ainsi que quelques nouveautés qui attendent les drag queens… googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

En attendant les vacances, Drag Race France prévoit déjà des moments d'évasion avec le top départ de sa saison 3. Forte d'une édition 2023 qui avait su générer beaucoup d'engagement sur les réseaux sociaux – notamment grâce à une grande finale filmée devant un public au Grand Rex, événement qui sera réédité cette année –, l'émission aura pour mission de dénicher la successeure de Keiona. Pour ce faire, une nouvelle sélection de queens a été dévoilée ce mercredi 24 avril, en attendant de connaître la date du début de diffusion, tous les vendredis à 19h sur la plateforme France.tv et en deuxième partie de soirée sur France 2.

À lire aussi : Keiona quitte "Danse avec les stars" sur un "Désenchantée" magistral

Le casting de 10 candidates

Voici donc les dix reines qui ont booké leur billet pour cette croisière 2024 : Magnetica, l'artiste drag franco-bolivienne aux looks surréalistes, Norma Bell, la queen réunionnaise qui maîtrise l'art de la couture, Afrodite Amour, l'hilarante Lyonnaise dont on adore les tweets, Perseo, la queen espagnole tout droit venue des Canaries, Misty Phoenix, la "dancing queen" qui va nous faire bouger, Lula Strega, l'enchanteresse au regard ensorcelant, Le Filip, la très drôle reine des nuits parisiennes, Ruby on the Nail, l'adoratrice de bijoux clinquants pro du lip-sync, Edeha Noire, la queen aussi torturée que glamour, et enfin Léona Winter, qui a déjà fait ses armes dans The Voice ou encore Queen of the Universe.

À la présentation, on retrouve notre Nicky Doll, et au jury Daphné Burki et Kiddy Smile.

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Drag Race France, permanences et mutations

Parmi les annonces du jour, on a appris que le musidrag, épreuve qui avait tant ému le public et les candidates l'an dernier, est de retour cette année, ainsi que Le talon faible, toujours animé par la Toulousaine Lova Ladiva. JO de Paris obligent, la production a par ailleurs prévu un épisode autour de l'athlétisme… Autre innovation : le Nicky Phone, soit le téléphone rose de Nicky, qui peut sonner à tout moment pour venir chambouler les queens, histoire de pimenter encore un peu plus l'émission. Enfin, on a déjà les noms des guests du premier épisode, qui démarrera avec un grand cabaret : le créateur Charles de Vilmorin et la chanteuse Jenifer !

En attendant le début des festivités, rendez-vous est pris pour ce vendredi 26 avril, à partir de 19h, sur la plateforme France.tv où seront dévoilés les portraits des dix queens bientôt en compétition. Que la meilleure gagne, et surtout, ne merdez pas !

À lire aussi : "Drag Race France" : Ranobrac, photographe officiel des queens

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Crédit photo : Jean Ranobrac - France Télévisions

"Challengers" avec Zendaya, le triangle amoureux selon Luca Guadagnino

mer. 24 avr. 2024, 11 h 17
Sept ans après son acclamé Call Me by Your Name, le cinéaste Luca Guadagnino revient avec un nouveau film, Challengers, drame amoureux torturé sur fond de tennis où Zendaya s'immisce entre deux twinks incarnés par Josh O'Connor et Mike Faist. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Vendu comme "un triangle amoureux sous tension" avec l'incontournable Zendaya comme objet de convoitise, Challengers, le nouveau film de Luca Guadagnino, promettait beaucoup. Sa bande-annonce survoltée sur fond de "S&M" de Rihanna laissait entrevoir du sexe, de la trahison, et potentiellement deux beaux garçons qui fricotent ensemble. Près de sept ans après son culte Call Me by Your Name, le réalisateur italien nous régale-t-il à nouveau avec des scènes gays pêchues ? Pas tout à fait, mais on y trouve tout de même notre compte.

À lire aussi : Avec "Cuckoo", Hunter Schafer prend son envol après "Euphoria"

Dans un rôle bien plus adulte mais tout aussi complexe que celui qu'elle endossait dans la série Euphoria, Zendaya incarne Tashi Duncan, une jeune prodige du tennis qui vient secouer l'amitié entre deux autres joueurs bourrés de talent, Patrick (Josh O'Connor) et Art (Mike Faist). Et c'est là où Challengers tient parole et excelle : au cœur de son récit, le triangle amoureux est exploré sous toutes ses arêtes, et pas uniquement les aspects hétéros.

Luca Guadagnino aime les amours contrariées

À l'issue d'une fête, les trois, alors adolescents, finissent dans la même chambre d'hôtel à enchaîner les bière. Tashi, d'humeur enjôleuse embrasse tour à tour les deux garçons puis, sans un mot, les invite à faire de même entre eux. D'abord récalcitrants, Patrick et Art se galochent sans retenue, presque au point d'oublier sa présence. Ainsi se met en place le système amoureux qui rythmera Challengers à travers deux temporalités : celle de la jeunesse, de la rencontre et des émois initiaux, puis celle de l'âge adulte, des remords, des reproches et des attirances qui persistent.

Tashi est présentée comme la pièce maîtresse de cet échiquier, oscillant d'un amant à l'autre selon ses pulsions et surtout ses propres intérêts, souvent motivés par la soif de succès. Demeure cependant une dynamique, sans doute la plus sincère, qui lui échappe : celle liant Art à Patrick. Leur relation est fondée sur une rivalité sportive autant que sur une attirance réprimée. "Ça me manque de jouer avec toi", glisse le beau brun, ouvertement bi, à son acolyte alors qu'ils se délassent dans un sauna. Parle-t-il du tennis ? ou de leurs sessions branlette passées ? Dans la lignée de Call Me by Your Name, le réalisateur romantise les occasions manquées et les regrets qui rongent des années après.

Peut-être cela explique-t-il l'avarice de Luca Guadagnino pour les scènes d'intimité entre les deux garçons ? Point de scène de pêche dans Challengers : le réalisateur a privilégié les rapprochements physiques hétéros. Le public gay aurait, à coup sûr, adoré voir O'Connor et Faist fricoter sans trop de vêtements. On se console avec une caméra qui sexualise ses personnages masculins de façon peu commune, par exemple avec des plans serrés sur leurs mollets musclés ou les gouttes de sueur qui perlent sur leurs avant-bras. Un film qui donne envie de monter au filet…

>> Challengers, de Luca Guadagnino. Au cinéma le mercredi 24 avril.

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Crédit photo : Warner Bros. France

cinéma | film | Luca Guadagnino | Zendaya | culture | news

Guets-apens homophobes sur Coco : quatre jeunes arrêtés près de Dunkerque

mar. 23 avr. 2024, 18 h 24
Une semaine après la mort de Philippe Coopman à Grande-Synthe, dans le Nord, à la suite probable d'un piège tendu sur le chat Coco, quatre jeunes suspects dont deux mineurs ont été interpellés dans une autre ville voisine de Dunkerque, soupçonnés d’avoir organisé des guets-apens sur le même site pour piéger des homosexuels. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Les homophobes continuent de sévir sur chat en ligne Coco. Un groupe de quatre jeunes suspects, deux mineurs et deux majeurs, ont été arrêtés ce mardi 23 avril à Saint-Pol-sur-Mer, près de Dunkerque dans les Hauts-de-France, rapporte La Voix du Nord. Les quatre individus sont soupçonnés d’avoir organisé des guets-apens visant des homosexuels. Si cette interpellation intervient une semaine seulement après le meurtre de Philippe Coopman non loin de là, à Grand-Synthe, victime selon les premiers éléments de l'enquête d’un guet-apens depuis le chat Coco, les deux affaires n'ont rien à voir selon le quotidien régional.

À lire aussi : Le site Coco cité dans une affaire de guet-apens meurtrier dans le Nord

Une victime de guet-apens homophobe par semaine

"Les mis en cause se targuaient de vouloir punir les pédophiles et les homosexuels", selon nos confrères. Une justification qui cachait, selon un mode opératoire bien connu, un motif crapuleux : dépouiller “les pigeons” qui répondaient aux rendez-vous fixés, tard le soir, dans des endroits isolés. Une fois les victimes prises au piège, leurs agresseurs n’hésitaient pas à exercer des violences, notamment pour leur soutirer leurs cartes bancaires avec les codes. Les quatre suspects ont été placés en garde à vue pour séquestration en bande organisée, extorsion avec arme en bande organisée et association de malfaiteurs.

Les guets-apens homophobes sont un fléau pour la communauté gay. Chaque semaine, en moyenne, une personne en est victime. Coco, chat en ligne sans inscription et gratuit, est la plateforme la plus souvent citée dans ce type d'affaires. Malgré les alertes régulières de têtu·, et un appel de SOS homophobie à prendre des mesures contre Coco, le site reste accessible, se contenant de changer régulièrement de nom de domaine (coco.fr, coco.gg…).

À lire aussi : Guets-apens homophobes : conseils pour vous protéger des pièges anti-gay

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Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas via AFP

Hauts-de-France | guet-apens | homophobie | police | fait divers | news

Jacquemus annonce qu'il est deux fois papa !

mar. 23 avr. 2024, 13 h 23
Deux ans après son mariage, le couturier français Simon Porte Jacquemus a annoncé sur son compte Instagram qu'il désormais papa de deux enfants, Mia et Sun, avec son mari, Marco Maestri. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Et deux nouveaux béliers ! Après leur mariage gay as fuck en août 2022, ponctué d'un "j'aime ta bite" en guise de discours, le couturier français Simon Porte Jacquemus et son mari, Marco Maestri, sont devenus papas de deux enfants, Mia et Sun, nés le samedi 20 avril, ont-ils annoncé sur Instagram ce lundi.

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Loin de l'extravagance de son mariage, c'est avec un message minimaliste mais émouvant que le couturier provençal a annoncé la nouvelle  à ses 6,3 millions d’abonnés : “Bienvenue sur Terre. Nous vous aimons tellement. Notre rêve est devenu réalité avec vous”, a-t-il écrit en anglais, en signant son message : "Papa Marco et Papa Simon”. Marco Maestri n'a lui aussi pas manqué de partager l'heureux événement sur le réseau social, écrivant sobrement "un rêve". Trop mignon !

Des milliers de likes

La nouvelle n’a pas manqué de faire réagir, avec plus 600.000 likes à l'heure où nous écrivons cet article. Le couturier et son mari ont reçu des félicitations de nombreuses célébrités dont Victoria Beckham et Manu Ríos, mais aussi des créateurs Amina Muaddi et Ludovic de Saint Sernin.

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Jacquemus partage largement sa vie sur les réseaux sociaux : en juin 2021, un simple "I said yes" publié sur Instagram avait servi pour annoncer ses fiançailles.

À lire aussi : Mariage gay dans le foot pro : Josh Cavallo a fait sa demande !

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Crédit photo : Jacquemus via Instagram

people | buzz | mode | Jacquemus | enfants | homoparentalité

Le réalisateur de "Priscilla, folle du désert" prépare une suite avec le casting original

mar. 23 avr. 2024, 13 h 07
Trente ans après sa sortie en 1994, on apprend que Priscilla, folle du désert aura droit à une suite. Si le film appartient déjà au panthéon queer, son réalisateur, Stephen Elliott, compte aller encore plus loin. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Avant le succès planétaire de RuPaul's Drag Race qui a popularisé le drag au-delà des frontières queers, il y avait Priscilla, folle du désert. Trente ans après sa sortie en 1994, son réalisateur Stephen Elliott annonce enfin une suite au film culte ! Il a également confirmé, dans une interview pour The Guardian Australia, que les membres du casting original, Hugo Weaving (l'agent Smith dans Matrix et l'elfe Elrond dans l'adaptation cinématographique du Seigneur des anneaux), Guy Pearce et Terence Stamp, étaient prêts à reprendre leurs rôles. "Les gens me hurlent de le faire depuis trente ans. Et tout à coup, j'ai réalisé que nous vieillissions tous. Les gens disparaissent, justifie-t-il. Maintenant, avec la montée de Trump, tout est sur le point d'éclater à nouveau. (…) C'est le moment idéal pour faire ce film."

À lire aussi : Avec "Cuckoo", Hunter Schafer prend son envol après "Euphoria"

Priscilla folle de tolérance

Priscilla, folle du désert suit deux drag queens et une femme trans dans un road trip rocambolesque qui les conduit jusqu'à un show drag à travers le désert australien. Comme dans tous les films du genre, cette aventure renforce leur amitié, mais également leur lien avec les différentes identités LGBTQI+. L'humour est aussi de la partie, avec de l'autodérision et des blagues communautaires à la fois lourdingues et tordantes : "Ouvre grand tes oreilles ma jolie : pourquoi t'allumes pas la mèche de ton tampon pour te faire exploser la tirelire ? Parce que, toi, c'est vraiment le seul moyen que t'auras jamais pour te faire sauter." Une punchline à mémoriser pour briller en société. Le film ne lésine pas non plus sur les gros stéréotypes de la folle, mais on ne rit pas des personnages, on rit avec eux : et à l'époque de sa sortie, c'est rare, ça fait du bien (et ça a bien vieilli).

Le premier film avait été récompensé par l'Oscar de la meilleure conception de costumes et par le Bafta du meilleur maquillage et des meilleures coiffures. Mais Stephen Elliott voit aussi dans ces prix "un coup de poignard dans le cœur" : pour la suite, hors de question de ne faire que "des seins et des plumes" ! Si le réalisateur a confirmé que le scénario était fin prêt, il ne s'est pas privé de piquer notre curiosité : "Ça ne sera pas une histoire dramatique mais bel et bien extravagante. RuPaul en aura pour son argent, je vous le garantis, glisse-t-il. Mais je ne voulais pas me répéter, alors il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver quelque chose, pour réaliser qu’il y avait quelque chose à raconter sur la tolérance.”

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Crédit : ASC Distribution / Splendor Films

cinéma | drag | culture | news

Avec "Cuckoo", Hunter Schafer prend son envol après "Euphoria"

lun. 22 avr. 2024, 16 h 07
Récompensé au Festival international du film fantastique de Bruxelles (Bifff), le déjanté Cuckoo de Tilman Singer offre à l'actrice Hunter Schafer son premier rôle principal au cinéma. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Elle sait tout faire. Dans Cuckoo, du cinéaste allemand Tilman Singer, l'actrice Hunter Schafer joue de la basse, pratique la langue des signes, manie un couteau papillon comme une pro… En somme, une héroïne de film d’horreur badass comme on les aime. Le film signe le premier rôle principal de l’actrice découverte avec la série Euphoria. Elle y interprète Gretchen, une adolescente américaine forcée de suivre son père et sa nouvelle famille dans les Alpes bavaroises. Mais leur hôtel perdu au milieu de nulle part devient le théâtre d'événements inquiétants quand Gretchen comprend qu’elle est pourchassée par une femme étrange.

À lire aussi : Des mascus lesbophobes ruinent une projection au festival du film fantastique de Bruxelles

Ce dimanche 21 avril, le Festival international du film fantastique de Bruxelles (Bifff) a récompensé Cuckoo d'un Corbeau d'argent. Une conclusion positive après que sa projection a souffert de commentaires lesbophobes, les mêmes qui avaient entraîné l'interruption de celle de Love Lies Bleeding quelques jours auparavant. À noter que si cette romance bodybuildée avec Kristen Stewart arrive en France le 12 juin, en revanche, le film de Tilman Singer n'a pas encore de date de sortie chez nous.

Premier rôle principal au cinéma

Après une carrière de mannequin, Hunter Schafer a été révélée au grand public en incarnant l'un des personnages principaux (Jules) de la série phénomène Euphoria, aux côtés de Zendaya. Elle passe ensuite au cinéma en incarnant Tigris, la cousine du tyrannique président Snow, dans le blockbuster Hunger Games : La Ballade du serpent et de l'oiseau chanteur. Avec Cuckoo – tourné avant Hunger Games –, l'actrice trans ne se contente plus d'un second rôle : elle est de tous les plans, et participe largement à faire de ce thriller horrifique une réussite. Un rôle exigeant, aussi bien émotionnellement que physiquement, dans lequel elle confirme l'étendue de son talent. Au cœur de toute la folie qui se dégage du film – le titre annonce la couleur : "cuckoo" signifie "fou" –, tous les regards sont tournés vers Hunter Schafer.

L'arrivée du film coïncide avec les récentes déclarations de l’actrice affirmant ne plus vouloir interpréter de personnages trans à l’écran. “J’ai travaillé dur pour être où je suis, pour outrepasser les obstacles de ma transition, développe-t-elle dans un entretien pour le magazine GQ. Maintenant, je veux juste être une fille et avancer.” Bien qu’elle soit l’une des personnalités trans les plus médiatisées au monde, Hunter Schafer refuse d’être réduite à une étiquette : “Je crois réellement que ne pas en faire la pièce maîtresse de mon travail me permettra d’aller plus loin.” Accéder à tous les rôles, sans faire de sa transidentité un sujet, c'est là que l’Américaine situe son geste militant. Alors Cuckoo lui ouvre la voie. Elle y incarne une héroïne cisgenre qui n’en demeure pas moins queer : son personnage vit une idylle avec Ed, jouée par la Française Àstrid Berges-Frisbey. Cette histoire d’amour connaît même une fin heureuse, ce qui est assez rare dans l'univers impitoyable des films d'horreur.

On retrouvera Hunter Schafer à l’affiche de Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos (dont on avait apprécié Pauvres créatures), présenté en compétition au Festival de Cannes 2024 et qui arrive en salles le 26 juin.

>> Cuckoo, de Tilman Singer. Un jour en France (on l'espère !).

À lire aussi : "Les personnes trans ont toujours existé" : rencontre avec Kim Petras, libre et fière

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Crédit : Waypoint Entertainment

cinéma | film | horreur | transidentités | Hunter Schafer | culture

Keiona quitte "Danse avec les stars" sur un "Désenchantée" magistral

lun. 22 avr. 2024, 13 h 10
Keiona a été éliminée en demi-finale de Danse avec les stars. La reine de Drag Race France saison 2 a fait ses adieux en beauté au dancefloor de DALS, avec un tango argentin d'anthologie sur "Désenchantée", de Mylène Farmer, et une impro de star sur Madonna. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

On est tombé de haut en observant d'un œil circonspect la défaite de Keiona en demi-finale de Danse avec les stars (DALS) ce vendredi 19 avril. Et pour cause, on n'aura jamais vu une défaite ressembler autant à une victoire ! Avec son partenaire Maxime Dereymez, sur un tango argentin, la queen de la saison 2 de Drag Race France a livré une performance à couper le souffle sur "Désenchantée". De quoi ravir les fans de Mylène Farmer, sûrement déjà plongés dans le nouvel album de la chanteuse, Remix XL.

À lire aussi : "Danse avec les stars" : rencontre avec Maxime Dereymez, le partenaire de Keiona

On n'en attendait pas moins d'une telle technicienne que cette parfaite maîtrise, pour une chorégraphie également pleine d'émotion. Malheureusement, le public n'a pas eu le même regard et a fermé les portes de la finale à Keiona, pourtant en tête du classement du jury. "J'ai pris un grand plaisir. [...] J'ai montré que j'étais la reine de France ! [...] C'était un vrai plaisir, merci !" a réagi en souriant la principale intéressée, avant d'ajouter : "Je me suis beaucoup amusée. [...] Je suis très fière d'avoir fait ça avec Maxime."

Keiona saluée par le vote des juges

Les juges s'étaient montrés sévères la semaine précédente. Gratifiée d'un 7 par Chris Marques, qui attendait plus de la part d'une candidate d'un tel niveau, Keiona a mis les bouchées doubles pour gommer ses lacunes, et ça a payé. Elle est arrivée sur scène avec la Mylène attitude : corset doré, chemise blanche à jabot et jupe noire fendue. Pour la chorégraphie, Fauve a applaudi "une vraie balance entre technique et interprétation" : net, précis, c'est un 10/10. Même note pour Mel Charlot qui souligne "un bel équilibre, une finition du mouvement, une belle exécution" : "C'est exactement ce qu'on te demande depuis le début", insiste-t-elle. Jean-Marc Généreux considère le couple comme l'un de ceux qui ont marqué la saison par leur talent et leur détermination et donne un 9. Il est suivi par le très redouté Chris, forcé de se rendre à l'évidence : Keiona a pris en considération ses critiques et a produit "un travail de danse pure". Que demande le peuple ?

Après l'élimination de Roman Doduik et Ana Riera, Keiona et Maxime devaient improviser une danse, après seulement une minute trente de préparation. Un exercice difficile pour des danseurs non-professionnels, mais à la portée d'une drag queen. Elle se produit sur "Vogue", de Madonna, du pain béni pour notre spécialiste du voguing. Encore une fois, elle donne tout dans un cha-cha du feu de dieu. Son destin est désormais entre les mains du public qui… ne suit pas. Sur internet, c'est l'incompréhension. Les fans ont du mal à croire l'élimination de leur reine. À sa place, c'est Nico Capone, l'influenceur aux 12,5 millions d'abonnés Instagram, qui a été sauvé par les votes du public.

QUOI comment ça Keiona. C’est une honte !!!! 😡😡😡 #DALS pic.twitter.com/jUdL1zSLvr

— romane (@romanenarbotin) April 19, 2024

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Crédit photo : TF1

télévision | danse | DALS | Drag Race

Europe : le RN de Jordan Bardella toujours dernier pour soutenir les LGBT+

lun. 22 avr. 2024, 12 h 22
À deux mois des élections européennes 2024, une analyse des votes des eurodéputés sortants démontre que même lorsqu'il s'agit de renforcer la réponse pénale face aux crimes homophobes, le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella est aux abonnés absents. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

On s'en doutait, mais c'est plus clair en comptant : en Europe, l'extrême droite est décidément la plus fervente opposante aux droits des personnes LGBTQI+. À moins de deux mois des élections européennes du 9 juin 2024, l'association Forbidden Colours a réalisé un rapport d'analyse des votes des eurodéputés sortants qui objective ce constat. Les scrutins ont été analysés sur neuf textes, parmi lesquels une résolution pour mieux punir les crimes homophobes et transphobes au sein de l'Union européenne (UE), une déclaration faisant de l'UE une zone de liberté pour les personnes LGBTQI, ou encore un texte concernant la législation homophobe en Ouganda qui a introduit la peine de mort pour "homosexualité aggravée".

À lire aussi : "Les femmes trans ne sont pas des femmes", clame une alliée de Jordan Bardella au Parlement européen

Résultat : les 25 eurodéputés français du Rassemblement national (RN) ou passés à Reconquête (le mouvement d'Éric Zemmour) n'ont pas brillé par leur soutien, bien au contraire. Sur huit des neufs textes analysés, ils ont ainsi voté contre ou se sont abstenus : dénoncer les "zones anti-LGBT" en Pologne, niet ; l'homophobie d'État en Hongrie, non plus ; pousser les institutions à soutenir les LGBTQI+, pas question. Seule une déclaration pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité a eu droit aux faveurs de l'extrême droite – mais pas de Jordan Bardella, tête de liste du RN aux européennes, absent lors de ce vote. Même lorsqu'il s'agissait de voter en faveur d'une résolution dénonçant une attaque homophobe dans un bar gay à Bratislava en Slovaquie, les députés d'extrême droite ont refusé d'approuver le texte. Abstention également (y compris Jordan Bardella) lors d'une résolution pour inscrire l'homophobie et la transphobie dans la liste des crimes de haine ; sachant que dans six pays de l'UE, ces motifs ne sont toujours pas reconnus comme une circonstance aggravante en cas d'agression. Le texte voulait y remédier, mais les États dirigés par des alliés du Rassemblement national (Italie, Hongrie) bloquent le processus de son adoption.

La droite opposée aux familles

Au sein de la droite du parti populaire européen (PPE), auquel appartiennent les neuf eurodéputés français du parti Les Républicains (LR), les votes sont plus disparates, oscillant entre favorables et abstentions. À l'exception d'un texte sur lequel la droite française a voté contre : une résolution sur les familles homoparentales, texte honni par la tête de liste de LR aux européennes, François-Xavier Bellamy. Cette résolution – finalement approuvée sans la droite – permet que les parents de même sexe puissent voyager dans l'ensemble de l'UE sans que les droits de leurs enfants soient remis en cause.

Heureusement, les personnes LGBTQI+ peuvent aussi trouver du soutien au Parlement européen. Ainsi, 55 eurodéputés français ont voté en faveur des neuf textes analysés : Renaissance (26 élus), les Verts (14 parlementaires), les Socialistes et Démocrates (8 eurodéputés) et la Gauche (France insoumise, 7 députés) ont voté en faveur de la défense des droits des personnes LGBTQI+.

Malgré ces soutiens, la France reste, avec ses 81 députés sur un total de 705, parmi les mauvais élèves sur le sujet puisqu'elle est classée par Forbidden Colours 19e sur les 27 pays de l'UE, entre la Grèce et la Lettonie. À échelle de l'Europe, les députés les plus proactifs sont les Irlandais, les Luxembourgeois puis les Maltais et les pires sont les Italiens, les Hongrois puis les Polonais. "Nous démontrons que lors de la dernière législature, un eurodéputé sur quatre a voté au moins une fois contre les droits fondamentaux des personnes LGBTQI+. Sur la base des sondages actuels, cette proportion pourrait monter à 40% après les élections", regrette l'association. Reste que ce n'est pas une fatalité : à nous de faire entendre nos voix le 9 juin – attention, l'inscription sur les listes électorales en France sera fermée à partir du 1er mai.

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Crédit photo : FREDERICK FLORIN / AFP

politique | européennes | Europe | droits LGBTQI | extrême droite | Rassemblement national | lobby réac

Quels vaccins doit-on faire quand on est gay, bi ou porteur du VIH ?

lun. 22 avr. 2024, 11 h 31
[Article à lire dans le magazine têtu· du printemps] Du 22 au 28 avril, c'est la semaine européenne de la vaccination. L'occasion de faire le point sur les vaccins qu'il faut avoir à jour. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Illustration : Joan Alturo pour têtu·

Les vaccins pour tous

La base, c’est d’être à jour de son vaccin diphtérie-­tétanos-poliomyélite (dit “DTP”), obligatoire durant l’enfance et qui nécessite des rappels tout au long de la vie : à 25, 45 et 65 ans, puis tous les dix ans. Pour les personnes vivant avec le VIH, il est conseillé de le faire tous les dix ans. Quant au vaccin contre la coqueluche, une seule injection de rappel est recommandée à 25 ans (un rattrapage est possible jusqu'à 39 ans). Tous ces rappels sont accessibles gratuitement dans un établissement public de santé.

Pour les parents, notez que 11 vaccins (DTP, coqueluche, pneumocoque, méningocoque de type C, infections à hæmophilus influenzæ, hépatite B, rougeole-oreillons-rubéole dit ROR) sont devenus obligatoires pour les nourrissons nés depuis 2018. La vaccination contre la tuberculose (BCG) n'est plus obligatoire.

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Pour les gays, les bi et les séropos
  • Hépatites

Le virus de l’hépatite B se transmet par le sang et le sperme et peut provoquer une jaunisse, ou devenir chronique et provoquer cirrhose ou cancer. Le vaccin, remboursé, est recommandé chez les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples, exposées aux infections sexuellement transmissibles (IST) ou en ayant contracté une, ainsi qu’aux personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et aux usagers de drogues par voie intraveineuse ou intranasale. Le schéma vaccinal est de trois doses administrées à intervalle d’au moins un mois entre les deux premières et d’au moins six mois entre les deux dernières. La protection conférée est alors à vie pour l’essentiel des personnes.

À noter qu’il n'existe pas de vaccin contre l'hépatite C.

  • Méningocoque

La vaccination contre le méningocoque C est recommandée jusqu’à l’âge de 24 ans, ainsi que pour les personnes vivant avec le VIH. De 2013 à 2017, le Haut Conseil de la santé publique avait recommandé d’étendre la vaccination aux hommes gays de plus de 24 ans fréquentant les lieux de convivialité ou de rencontres gays. Cette recommandation n’est plus en vigueur ; on lui préfère désormais, lorsqu’un cas survient au sein d’un groupe de personnes, une stratégie de vaccination en complément d’un traitement antibiotique urgent.

  • HPV

Les papillomavirus humains (HPV) se transmettent lors des rapports sexuels. Ils sont responsables des condylomes (petites verrues anales ou génitales) et peuvent évoluer vers des cancers (utérus, anus…). La vaccination (remboursée), aujourd’hui recommandée pour tous les ados avant le début de la vie sexuelle, l’est aussi pour les HSH jusqu’à l’âge de 26 ans révolus. En pratique, un certain nombre d’infectiologues la proposent à leurs patients HSH à tout âge, particulièrement s’ils ont eu peu de partenaires sexuels et donc moins de risques d’avoir été exposés aux HPV. Les trois injections, réparties sur six mois, coûtent alors plus de 300 euros.

À lire aussi : Papillomavirus : du dépistage au vaccin, tout savoir sur le HPV

  • Mpox

Difficile de garantir que l’épidémie de Mpox (monkeypox ou variole du singe), qui a touché la communauté HSH en France à l’été 2022, est définitivement derrière nous. Le vaccin reste donc recommandé aux HSH et aux personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples. Le schéma comprend deux doses espacées d’au moins 28 jours et au maximum de 35 jours. Notez qu’une seule dose suffit pour les personnes qui ont été vaccinées contre la variole dans leur enfance (avant 1980) mais que trois sont nécessaires pour les personnes immunodéprimées. La protection conférée est à vie, mais on pense qu’il n’est pas efficace à 100% sur le Mpox comme il l’est sur la variole.

  • Grippe & Covid

Le vaccin contre la grippe, à réaliser chaque année puisque la souche n’est pas la même, est recommandé aux personnes vivant avec le VIH ainsi qu’aux plus de 65 ans. Il est entièrement remboursé. Sur le front des infections respiratoires, la dose annuelle de vaccin contre le Covid-19 est recommandée pour les personnes âgées de 65 ans et plus, atteintes de comorbidités, immunodéprimées ou enceintes. Enfin, les personnes qui vivent avec une maladie chronique, comme le VIH, doivent également penser au vaccin contre le pneumocoque.

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santé | vaccin | variole du singe | VIH | magazine

Mylène Farmer, Corine, Emmanuel Moire… La playlist du week-end

ven. 19 avr. 2024, 17 h 20
Mylène Farmer dépoussière ses tubes avec des pointures de l'électro, Corine se la joue Libertine, Slimane retravaille son amour et Emmanuel Moire mets au tapis la masculinité toxique… Ce week-end c'est la playlist de tous les remix et de tous les possibles : de quoi se refaire une beauté sur fond de nostalgie.

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  • Mylène Farmer - Remix XL

Pour ce troisième album de remix nommé Remix XL, Mylène chérie a mis les petits plats dans les grands ! Des DJ de renom de la scène électro revisitent 20 tubes de notre rousse préférée pour notre plus grand plaisir. Ça tombe bien, car, en ce moment, on a besoin d'amour !

  • Emmanuel Moire - "Sois un homme"

"Comment être un homme" : pour son retour au micro, Emmanuel Moire monte sur le ring et mets KO les préjugés autour de la masculinité toxique en s'appuyant sur sa propre expérience. Une chanson d'une douce puissance au refrain entrainant qui trouvera sa place dans les classiques de la variété française.

  • Corine & Courrier Sud - "Libertine"

Toute en sensualité, Corine se la joue "Libertine". Accompagnée du DJ Courrier Sud, elle reprend le tube des années 1980 en augmentant la température sous les facettes d'un remix disco. Mylène un jour, libertine toujours !

  • Slimane - "Mon amour" (Meya Rework)

À un mois de l'Eurovision, Slimane plus confiant que jamais nous sert un nouveau remix de "Mon amour" signé Meya. Pensé pour les déclarations d'amour sur les dancefloors des clubs, ce remix se teinte de sonorités orientales parfaitement rythmées à l'électro.

  • WD - "Magnético"

WD nous captive avec la force d’attraction de son nouveau clip "Magnético". Chargé de sensualité et enveloppé par les sables et les eaux océaniques, il nous invite à danser sur la plage.

  • Sevdaliza Feat Tokischa & Villano Antillano - "Ride or Die PT.2"

Sevdaliza, Tokischa et Villano Antillano conjuguent leurs talents pour nous offrir un son en trois actes, mêlant subtilement l’électro teintée de nostalgie à des vers de rap incisifs. “Ride or Die PT.2” est un déclaration d’amour sans retenue ni peur.

  • Pabllo Vittar - "Falta Coragem"

Pabllo Vittar nous fait danser avec son album Batidão Tropical Vol. 2, qui rassemble des reprises des grands succès brésiliens des années 1990 et 2000. De la samba à la tecno-brega, la reine brésilienne fait preuve d’une remarquable versatilité.

  • Dilomé - "Plus peur" 

Extrait de son dernier album Ma dose, le chanteur Dilomé assume fièrement sa bisexualité dans les paroles de "Plus peur", en chantant sur tous les toits : "J'm'en fous de ce qu'on dit, j'aime et l'un et l'autre." Jolie représentation bisexuelle !

  • Olly Alexander - "Dizzy" (Monss Remix)

Olly Alexander propose une nouvelle version de son titre "Dizzy" arrangée par le Dj Monss ! Le représentant britannique à l'Eurovision accélère dans les virages avec ce remix house et rave.

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"Danse avec les stars" : rencontre avec Maxime Dereymez, le partenaire de Keiona

ven. 19 avr. 2024, 15 h 18
Pour accompagner Keiona, première drag queen au casting de DALS, TF1 a misé sur un multiple champion de danse, bien connu des fans de Danse avec les stars : Maxime Dereymez. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Insaisissable. Arracher 30 minutes de son temps à Maxime Dereymez est quasi mission impossible, dans son marathon de chorégraphies et de répétitions pour les performances qu'il concocte en vue du prime de Danse avec les stars (DALS) chaque vendredi sur TF1 (le replay par ici). "Je ne dors pas beaucoup, mais on va dire que c'est de la bonne fatigue", confie le danseur âgé de 42 ans dans sa dernière ligne droite avant la finale de DALS 2024. Depuis deux mois, il est chargé de faire valser Keiona, gagnante de Drag Race France en 2023, première drag queen à participer à l'émission. Si celle-ci est déjà championne de voguing, la faire entrer dans des chaussures de quickstep ou de tango n'était pas forcément gagné d’avance. Pour l’accompagner, la production a misé sur l’un de ses meilleurs éléments, qui a la danse au cœur depuis l'enfance.

À lire aussi : "Danse avec les stars" : Keiona répond à ceux qui la jugent… trop talentueuse

C'est planté au milieu du salon familial que le petit Maxime, alors âgé de 6 ans, a une fulgurance : il veut apprendre à danser. "Souvent on me demande pourquoi, mais je ne sais pas, on ne connaît pas la raison", élude-t-il sans qu’on lui pose la question. Ses parents l’emmènent chez Mme Julien, à Grenoble, où ils ont appris à danser pour ouvrir leur bal de mariage. Un cha-cha et une valse viennoise plus tard, la rencontre avec la discipline est une évidence. "Dès le deuxième cours, j’ai dit à ma prof : ‘Ce sera mon métier plus tard.’" Elle lui martèle qu’il doit être fier de faire de la danse. Ce conseil lui permet d’éviter les stigmates alors vécus par de nombreux jeunes danseurs à l’école. Maxime assume : "Je me tenais hyper droit. J’avais envie que les gens me disent que je me tenais comme un danseur, qu’on le remarque."

Un champion de danse à DALS

Porté par le soutien sans faille de ses parents, il sillonne la France pour se frotter à la compétition d’une discipline exigeante. Le cocktail de passion et de rigueur fait effet, et il ne tarde pas à être récompensé. "J'ai rapidement eu ma tête affichée dans les journaux locaux lorsque j'étais en catégorie enfant", rembobine-t-il. Ce statut de champion lui confère une popularité inattendue. "Pour les fêtes d'école, on me demandait de faire des démonstrations devant mes camarades et j'avais cette envie de montrer ce que je fais. La danse ce n'est pas la honte." Ces exploits de jeunesse sont transformés à l’âge adulte. À neuf reprises, Maxime Dereymez est sacré champion de France, tant en danses standard que latines. "Je n’ai jamais été un compétiteur dans lâme, je n’avais pas la rage de vaincre", estime-t-il pourtant. Son plaisir, il le trouve en produisant les plus belles danses possibles ; et des championnats, il a retenu l’importance de la rigueur technique et le souci du détail.

Ses qualités techniques lui offrent quelques opportunités à la télévision jusqu’en 2011, quand il est contacté par TF1. La chaîne planche sur l’adaptation pour le public français de l’émission britannique Strictly Come Dancing. "Je suis le premier danseur arrivé dans l’émission", précise-t-il. Approché pour être directeur artistique du show, il est fier de pouvoir offrir une vitrine à la danse de salon. Mais les producteurs refusent de passer à côté de ses indéniables atouts sur le parquet. Bien leur en a pris : dès la première saison de DALS, en 2011, il atteint la finale avec Sofia Essaïdi, puis remporte le trophée l’année suivante au bras de la chanteuse Shy’m. Ses performances lui permettent de rempiler durant huit saisons supplémentaires.

Après un break lors de la 11e édition du show, Maxime Dereymez ne se sent "pas sûr qu’il reviendra un jour" dans l’émission. Mais cette année, la production envisage qu’il soit le partenaire de Keiona. Ce serait la deuxième fois que deux hommes dansent ensemble dans la version française de la compétition, après le duo pionnier Bilal Hassani -Jordan Mouillerac, finaliste en 2021 (en 2022, Clémence Castel et Candice Pascal ont formé le premier couple féminin). Quelques années plus tôt, en 2017, Maxime avait contribué à la première danse same sex du programme en accompagnant Baptiste Giabiconi – à la demande du mannequin – sur le titre "Bad" de Michaël Jackson, lors d’une émission spéciale. "Je pense que c’était un test", note-t-il. C’est en tout cas une première sur TF1.

Partenaire de Keiona, un défi… de taille

Retenter l’expérience en formant un couple tout au long de l’émission avec une drag queen offre à Maxime Dereymez “une bonne opportunité pour revenir”. Avec une interrogation : “Le seul truc qui me faisait peur, c’est sa taille.” En coulisses, on lui dit que la performeuse fait 1m87, comme lui. Ses craintes se confirment donc dès les premières répétitions, lorsqu’il fait face à sa partenaire perchée sur talons hauts. Meneur dans la danse, il use de stratagèmes pour être à la hauteur. “Je mets des bottines de danse avec des talons, et dedans, je mets des semelles. Ça me permet de gagner sept centimètres sur le parquet", confie le danseur.

Danse après danse, Keiona devient "sa créature", comme il la surnomme lors des répétitions. "C'est très bien pour elle, pour l'émission et pour TF1 qu'elle soit là. Ça donne une autre image, une ouverture d'esprit à celles et ceux qui la voient." Un message positif au prix de quelques adaptations sur le parquet. "C’est particulier parce qu’elle est très féminine mais en même temps, elle a des réflexes de gars dans sa façon de se tenir, d’avancer parfois." Un "gabarit particulier" à apprivoiser pour le danseur : "Il suffit qu’elle fasse un mouvement de travers et elle va me bousculer, jusqu’à me faire tomber parfois !"

"Maintenant, Keiona est beaucoup plus dans l’écoute et on est moins dans du catch."

Il en faut plus pour déstabiliser le duo. "On a beaucoup travaillé là-dessus et maintenant, elle est beaucoup plus dans l’écoute et on est moins dans du catch", s’amuse-t-il. Le danseur pro peut compter sur l’obstination au travail de sa partenaire : "Elle a toujours envie de rentrer dans les codes de ma discipline, c’est super agréable." Derrière le maquillage et les costumes, au-delà de l’image de compétitrice envisagée avant leur rencontre, il découvre une personnalité "à l’aise, touchante et drôle".

"C’est peut-être la saison où je suis le plus fier des tableaux qu’on a créés, parce que le couple fonctionne bien, et de ce qu’on a pu montrer ensemble", analyse le chorégraphe. Il mentionne en particulier la danse contemporaine sur le titre "Comme ils disent" de Charles Aznavour, conclue par l’arrivée de Ginger Bitch, Mami Watta, Moon et Vespi sur scène. "En leur laissant la place à la fin, j’avais les larmes aux yeux, je n’avais jamais ressenti ça. Je me suis dit qu’on avait réussi à faire passer quelque chose." Si on imaginait bien que Keiona venait à DALS pour "éteindre la concurrence", il fallait bien un partenaire comme Maxime Dereymez pour atteindre l’excellence recherchée.

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Crédit photo : Laurent Vu / TF1

télévision | portrait | danse | DALS | culture | rencontre

"Tout naît avec le désir" : rencontre avec le cinéaste Vincent Dieutre

ven. 19 avr. 2024, 13 h 28
[Interview à lire dans le magazine têtu· du printemps] Les récits de Vincent Dieutre, aussi intimes soient-ils, entrent en résonance avec nos vécus, notre époque, et la culture européenne au pluriel. En trente ans, ce cinéaste gay singulier a tourné plus d'une vingtaine de films de voyage, d'admiration et de désir. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

S’il est assez facile de passer à côté de Vincent Dieutre, dont le cinéma d’auteur à la première personne s’est constitué avec les années un public d’avertis, il devient rapidement impossible d’en oublier, une fois croisés, les récits, les images et le timbre de la voix. À 63 ans, le réalisateur n’a jamais cessé d’être un homme de son temps, cherchant dans la forme même de ses films à dire quelque chose du monde où ils s’inscrivent. Un monde où les arts, des peintures du Caravage aux mélodies de Schubert, dialoguent avec le présent et s’y frottent pour en tirer du sens, toucher le contemporain, le "nerf de l’époque".

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Cinéaste du voyage, dont les docu-fictions s’inscrivent dans des territoires précis de culture européenne – l’Italie, beaucoup, depuis son premier film, Rome désolée, mais aussi l’Allemagne à travers son Voyage d’hiver –, quand il n’en cherche pas les échos en Argentine (Después de la revolución) ou aux États-Unis (This Is the End), Dieutre est également un cinéaste de l’exil, de l’arrachement, de la solitude et des rencontres qui tentent d’en venir à bout. Dans ses films, nombreux sont les hommes qu’il a aimés, souvent avec passion, avant que la vie ne les sépare et que le cinéma leur donne l’occasion d’écrire une nouvelle page ensemble.

Vincent Dieutre est peut-être avant tout un cinéaste du désir. Ce désir qui le pousse à toujours reprendre la route, à rester curieux, à s’enfoncer toujours plus dans une subjectivité voulue à la recherche de commun. “Tu te demandes souvent quel est ton peuple, dit-il en voix off dans Leçons de ténèbres, tandis que la caméra filme en pleine nuit la place du Peuple, à Rome, depuis une voiture, dans un long plan-­séquence. Au fond, tu le connais bien. Le petit peuple imprécis de ceux qui une minute, une semaine ou une année t’ont désiré, aimé, t’ont donné la vie. Comme tu les as aimés toi aussi, et comme ils te manquent tous maintenant. André, Alain, Antoine, Antonio, Ahmed, Armin, Bernard, Berthold, Benoît, Bruno, Bob, Barth, Boris, Colin…” Jusqu’à ce que les prénoms se superposent au point de disparaître sous leur propre nombre, comme si nous devions, tous, figurer parmi eux.

  • En regardant vos films et tous les hommes qui les peuplent, on est frappé par l’intensité de ces amours successives…

Ah oui, c’est très lié à l’homosexualité je pense. Je m’en rends compte maintenant, avec le temps : effectivement, il y a beaucoup de gens qui ont traversé ma vie. Ça s’empile, et ça finit par former comme une espèce de famille. En général, quand je fais un film avec quelqu’un, c’est vraiment qu’il y a eu quelque chose de fort. Et ce sont des gens qui ne sont pas forcément acteurs, donc ça donne une espèce d’abandon que je trouve formidable.

  • Placer une relation avec un homme au cœur du film, en plus de fournir un processus de narration, n’est-ce pas aussi une manière de garder des souvenirs ?

Bien sûr. Avec Dean, dans This Is the End, ça a créé quelque chose d’irréversible : tant qu’on pourra voir le film, il y a cette trace de lui. Mais c’est aussi une façon de mesurer le temps, parce que chaque relation correspond à une époque, elle-même liée à un territoire. C’est l’une des questions fondamentales de mes films : qu’est-ce qu’un Européen, qu’un gay européen ou qu’un artiste européen… C’est pour ça que j’appelle Voyage d’hiver ou Leçons de ténèbres des films d’Europe.

  • C’est aussi le cas du dernier, This Is the End, bien qu’il se situe en Californie ?

En effet. Il s’agit là aussi de tout ce qu’on amène là-bas, à Los Angeles, qui renvoie à la culture européenne. De même qu’Orlando Ferito, qui se déroule du côté de l’île italienne de Lampedusa, avec l’arrivée des migrants. C’est la grande question : comment on peut faire communauté avec des gens qui ne parlent pas la même langue, et faire que ces différences deviennent une richesse. Même quand je vais aux États-Unis ou à Buenos Aires, j’y recherche des traces, des échos de cette culture européenne.

  • Qui chez vous apparaît plutôt déliquescente…

J’y pense beaucoup à cause de Pasolini, dont la grande thèse est de dire que la catastrophe n’est pas pour demain mais qu’on est en plein dedans. Cette idée d’assumer que “c’est la fin”, c’est pour ça que le film s’appelle This Is the End. Ça ne sert à rien de se morfondre : la fin est déjà derrière, et l’idée c’est d’assumer que rien ne va au sens propre du terme, et qu’il est de plus en plus difficile de tirer des utopies des horizons politiques et de faire bouger un pays entier. Il y a souvent dans mes films une analyse du monde assez pessimiste et plutôt radicale, avec une critique foncièrement politique des systèmes tels qu’ils existent.

  • Tourner des autofictions vous permet de jouer avec ce réel ?

Je crée du vrai, justement, en jouant avec le réel. C’est un peu tricher, mais en même temps à partir du moment où l’on concentre toute une période en une heure trente, il y a forcément une organisation. Même dans le journal intime le plus précis, ce n’est pas la réalité, ce sont des bribes, des bouts.

  • Ce serait en faisant entrer en collision tous ces bouts qu’on parviendrait à dire quelque chose du monde qui nous entoure ?

Mon idée, c’est de toucher le nerf de l’époque, de ne pas juste traiter un sujet mais de prendre mon expérience et d’arriver à mettre en images ce qu’elle a d’hyper particulier. Et en même temps, comme disait Proust, c’est de là que jaillit le général. C’est-à-dire ne pas penser qu’il y a une espèce d’objectivité sur quoi que ce soit, mais que la subjectivité poussée à fond est viable. En tout cas, je suis obligé d’être très sincère dans ce que je raconte, parce que je pense qu’on ne peut pas réussir dans cette économie très pauvre si on ne donne pas vraiment quelque chose, si on ne paye pas de sa personne.

"En plus du cinéma commercial et celui d’auteurs établis, il y avait tout un continent de films d’artistes ou d’écrivains."

  • Est-ce le sens du "Tiers cinéma" que vous avez théorisé ?

C’est un concept que j’ai défini dans un texte au début des années 2000, à une époque où le documentaire de création était un peu oublié. En gros, on s’est rendu compte qu’en plus du cinéma commercial et celui d’auteurs établis, il y avait tout un continent de films d’artistes ou d’écrivains. Et c’est là, pour moi, où il se passait vraiment quelque chose. Godard venait de terminer Les Histoires du cinéma (1998) et Sophie Calle, No Sex Last Night (1996)… Chaque film se devait d’être une prise de risques formelle, de ne pas s’intéresser qu’à l’histoire et au scénario. Avec le numérique, les minorités se sont très vite emparées de cette possibilité, notamment les femmes et les gays.

  • Sexe, drogue, intimité… Vous y êtes allé fort dès votre premier film, Rome désolée, en 1995…

Je l’avais fait à la première personne, comme une bouteille à la mer. D’ailleurs beaucoup disaient que je n’en ferais pas un deuxième parce que c’était tellement excessif dans l’aveu. C’est vrai que ça aurait pu être un one shot et puis je me suicide après… Mais non, justement d’ailleurs, le film a aussi eu un côté thérapeutique pour moi. Il y a des festivals gays qui ne voulaient pas le passer parce que ça liait trop la drogue et l’homosexualité.

  • Aujourd’hui vous êtes régulièrement sélectionné dans des festivals gays…

Même si je ne parle pas au nom d’une communauté, je fais quand même partie de ce milieu. Et je pense que la position minoritaire des gays – et des artistes de manière générale – devient de plus en plus pertinente. On est un peu le laboratoire sociologique du futur. Ce qui m’intéresse, c’est de traduire cette expérience en images, de la façon la plus juste possible, pas simplement en faisant parler des acteurs mais en pensant la structure même du film, en cassant les rythmes, en jouant du off, du in…

  • Vous ne parlez jamais de votre enfance, pourquoi ?

Pour moi ce sont des sujets qui ne sont pas vraiment partageables. Tout ce qui m’a été donné, que je n’ai pas choisi, je ne le filme pas. C’est vrai qu’il y a un silence absolu sur l’enfance. Tout naît avec le désir, quoi.

  • Dans Leçons de ténèbres vous dites : “Les années 1990 commencèrent plutôt mal. Revenu à la vie tu n’as fait que tester les autres, les choses.” Vous faites référence au VIH ?

Absolument. J’en ai parlé dans pratiquement chaque film, mais c’est encore plus clair dans Mon voyage d’hiver. En plus, comme je sortais de l’héroïne, j’avais un double risque d’être contaminé. J’ai fait un test pour la première fois quand je suis parti en Angleterre en 1990 pour suivre une cure de désintox… Et miracle, rien du tout. Donc après je me suis calmé. Je ne sais pas si la nouvelle génération se rend compte de tout ça, de tous ceux qui y sont passés, et ceux qui ont survécu mais dont ça a bouleversé le rapport à l’existence.

  • Quels sont vos projets aujourd’hui ?

Tout d’abord je vais faire prochainement un téléfilm hommage à la cinéaste Chantal Akerman. J’avais ce film en projet depuis longtemps, mais les choses se sont débloquées depuis que Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles a été élu meilleur film de l’histoire du cinéma. Je l’avais vu à 14 ans et, même si ce n’est pas mon préféré de Chantal, je ne ferais pas de cinéma sans lui. Ce fut une révélation, à tous les niveaux.

  • Chantal Akerman est aussi une cinéaste queer …

On ne s’en rendait pas tellement compte à l’époque. Je, tu, il, elle était un film incroyablement libre, avec cette scène de sexe entre deux filles très jeunes, en plan fixe. Sinon j’ai un autre projet, qui est beaucoup plus personnel puisque je vais retourner en Angleterre, là où j’ai fait une cure de désintox il y a trente ans – ça tourne beaucoup autour de la peinture, avec des aquarelles de Turner, du brouillard, l’Angleterre quoi. Et un troisième, un gros projet, lui aussi très queer, qui est plus dans la lignée de Fragment sur la grâce. Ce sera une sorte d’enquête autour de Saint-Just et de la Révolution.

"Il ne faut surtout pas trop muséifier les œuvres, parce que c’est ainsi qu’on leur enlève ce qu’elles ont de subversif."

  • Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette époque ?

Il y a cette volonté de tout changer. Bon, après il y a eu des dérives, mais quand même tout vient à ce moment-là : l’abolition du crime de sodomie, et puis la Constitution, les juifs, les vieux, les bâtards, les protestants, les femmes, les musées, les conservatoires, l’école, le divorce… Et il y a cette ambiguïté de Saint-Just. C’était un jeune homme de 25 ans, à Paris… À l’époque, pour l’attaquer, on disait que c’était un inverti, et Danton, qui l’avait fait suivre, disait qu’il allait aux Bains chinois – je pense que c’était l’équivalent des saunas gays d’aujourd’hui. De ça, les historiens ne parlent jamais.

  • Dans vos films, vous faites jouer aux arts un rôle de médiateur par la beauté, par l’émotion que suscite la beauté. Vous ne craignez pas de passer pour élitiste ?

Je pense que n’importe quel gamin de n’importe quel collège de banlieue a droit au Caravage et à Schubert. Tout le monde y a droit, ce n’est pas uniquement, comme dirait le sociologue Pierre Bourdieu, un capital culturel que j’expose pour me différencier. C’est au contraire dans l’idée d’une remise en commun de cette beauté. Il ne faut surtout pas trop muséifier les œuvres, parce que c’est ainsi qu’on leur enlève ce qu’elles ont de subversif. En Italie, on trouve la peinture ténébreuse du Caravage dans les faubourgs de Naples. Pour moi, il ne s’agit pas de remettre les artistes dans leur époque, mais plutôt de les réinjecter dans quelque chose d’actuel.

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Crédit : Audoin Desforges

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Mylène sort un album "Remix XL" : ça tombe bien, on a besoin d'amour

ven. 19 avr. 2024, 13 h 24
Des DJ de renom de la scène électro revisitent 20 des grands succès de Mylène Farmer dans Remix XL, le troisième album de remix de la chanteuse. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Les inconditionnels de Mylène Farmer le savent, il nous incombe souvent d'attendre des heures indues avant de prendre en main la playlist et de pouvoir hurler "tout est chaooooooooos" à plein poumon. En début de soirée, on se heurte immanquablement à des "pas assez rythmé", "pas assez dansant", "pas assez club". Rien n'a de sens et rien ne va. Aussi réjouissons-nous, avec le nouvel album Remix XL, dévoilé à minuit ce 19 avril, les chansons les plus iconiques de Mylène font peau neuve, remixées par des gros noms de la scène électro française.

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Avec son titre en forme de clin d'œil tant aux quarante ans (en chiffres romains) de carrière de la chanteuse qu'à sa chanson XXL, le disque reprend 20 de ses morceaux sur 21 titres : il y a évidemment deux versions de "Désenchantée", dont celle de Feder dévoilée en février. On y retrouve d'autres classiques dont "Libertine", "Sans contrefaçon" ou encore "Pourvu qu'elles soient douces". Ce nouveau projet peut aussi compter sur des titres plus récents comme "L'Âme dans l'eau", "Bouteille à la mer", qui n'avait jamais été remixé jusqu'ici, ou encore "Sextonik", parfait pour s'ambiancer à l'arrivée des beaux jours.

Mylène aime les remix

On retrouve une Mylène pour le moins prolifique qui, il y a à peine un an et demi, sortait son douzième album studio, L'Emprise. Dans la tournée Nevermore qui a suivi, les fans les plus chanceux avait pu découvrir une dizaine de remix, comme l'électrisant "Oui mais non". Madame Farmer aime les remix : elle se prête à l'exercice depuis Dance Remixes en 1992 et ses fameux "Que mon cœur lâche", "Libertine" et "We'll Never Die", un franc succès certifié double disque d'or. Elle remet le couvert en 2003 avec RemixeS, disque d'or. Remix XL comporte lui aussi son lot d'inédits : "Des larmes", "Do You Know Who I Am" et "Bouteille à la mer". La chanteuse a d'ailleurs réenregistré sept chansons de l'album : "Libertine", "Sans contrefaçon", "Pourvu qu'elles soient douces", "Désenchantée", "Je t'aime mélancolie", "XXL" et "California".

Trois titres de ce nouvel album étaient déjà connus : "Sextonik" par Tomer G, "L'âme dans l'eau" par The Avener, et "N'aie plus d'amertume" par Marsheaux. La présence de ce dernier, sorti en 2011, a de quoi surprendre puisqu'il n'avait rien d'officiel. Il faut croire que Mylène l'aura apprécié. Pour le reste, l'artiste a su s'entourer de grands noms. Feder, bien sûr, qui avait déjà co-composé et co-produit huit titres de Désobéissance (2018) ; le DJ Mico C qui apparaissait déjà sur les chansons "Du temps" et "Stolen Car" et les albums Désobéissance et Rallumer les étoiles. On retrouve également Dave Audé, Fragrance, Theo Hutchcraft – le chanteur du duo Hurt – et le collectif Motherweshare – dont fait parti le frère de Mymy – qui a en outre remixé la totalité des singles de L'Emprise. Plus étonnant, le cinéaste David Lynch a également fait joujou avec les platines en remixant "Je te rends ton amour".

En parallèle de ses collaborateurs habituels, la chanteuse laisse sa chance à d'autres noms. Et pas n'importe lesquels. Le second remix de "Désenchantée" est réalisé par Arnaud Rebotini, à qui l'on doit la bande originale du film 120 battements par minute. Et comme Mylène n'a rien contre les remix qu'elle n'a pas supervisés tant qu'ils sont bons, elle a fait confiance à IKS, déjà très apprécié des fans. Rendez-vous pour danser au Stade de France où Mylène se produira les 27, 28 septembre et le 1er octobre 2024. Désolé pour les retardataires, les trois dates sont déjà complètes.

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Crédit photo : mylenefarmer-nevermore2023.com

musique | Mylène Farmer | album | culture | vidéo

"Mon petit renne" sur Netflix : portrait d'un humoriste en jeune homme harcelé

ven. 19 avr. 2024, 11 h 27
La mini-série anglaise qui cartonne sur Netflix Mon petit renne cache bien son jeu. Au programme de ce succès-surprise, l’histoire vraie du harcèlement et des abus sexuels vécus par un jeune humoriste bisexuel. Sans filtre, glaçant et salvateur… googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Sa carrière de stand-uppeur ne décolle pas, alors, entre deux scènes ouvertes, le héros de la mini-série Mon petit renne, disponible sur Netflix, le jeune Écossais bi Donny Dunn, pas encore 30 ans, travaille dans un pub. Un soir, une jeune femme est en larmes au bar, il lui offre un thé et tombe dans un cycle infernal qui va lui pourrir la vie. Martha s’avère être une érotomane mythomane au passé trouble qui commence par de la drague appuyée, maintient une présence quotidienne, et très progressivement le soumet à un harcèlement d’autant plus pernicieux qu’elle parvient assez bien à ne pas trop sortir du cadre légal. Donny perd pied, et ce qu'il subit rejailli sur sa relation avec sa logeuse et ex-belle-mère, mais aussi aux débuts de son histoire avec Teri, une jeune femme trans rencontrée sur une appli.

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La mini-série s’avère plus sombre que ne le suggère son titre de téléfilm de Noël et ses atours de comédie, et ne cesse de monter en puissance au fil des épisodes. Son créateur (producteur, scénariste et comédien principal), Richard Gadd, s'est inspiré de son propre vécu, dont il avait auparavant tiré un one man show éponyme en 2019. Et la série ne s'arrête pas au récit du harcèlement qu'il a subit pendant quatre ans : lors d’un épisode 4 absolument bluffant de puissance émotionnelle, Gadd revient sur les abus sexuels dont il a été victime.

Au tout début de sa carrière d'humoriste, Richard Gadd s'était vu proposer une collaboration pour écrire une série télé, et les séances de travail s'étaient transformées en nuits de défonce imposée et de viols répétés. Dans Mon petit renne, les scènes, insoutenables et percutantes, décrivent avec précision l’engrenage mis en place par cet homme pervers et puissant pour assoir sa domination psychique et physique sur Donny.

En s’inscrivant dans une veine très proche de celle explorée dans la série-choc I May Destroy you (2020) qui racontait les conséquences du viol subi par sa créatrice (et, également, actrice principale) Michaela Coel, Mon petit renne offre un point de vue similaire et analyse en profondeur les mécanismes complexes de cette prédation et les conséquences de ces abus sexuels et moraux sur la psyché de la victime. Donny interroge ses propres ambiguïtés, questionne sa responsabilité, sa masculinité, son rapport à l’autre et sa confusion face à ses désirs protéiformes. Loin d’un quelconque exercice d’auto-apitoiement, la série analyse comme jamais les dynamiques qui lient bourreaux et victimes dans un récit de haute volée, manifeste pour la libération de la parole post-traumatique. Une leçon !

>> Mon petit renne, de Richard Gadd. Sept épisodes disponibles sur Netflix.

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Crédit : Netflix

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